samedi 4 septembre 2021

Liberté Egalité Fraternité Passeport Santé

 Nous avons changé de monde cet été.

Ca y est, le droit du citoyen sous conditions existe, il est mis en place et accepté par la majeure partie de la population française.

Pour commencer j'en appelle à notre discernement. Prenons garde à ne pas mélanger les sujets comme le gouvernement et ses médias porte-parole nous y encouragent, par un biais qui lierait l'obligation à se vacciner ARN et la liberté d'accès à tout les espaces sous contrainte. C'est une manipulation.
  • D'une part, pour ce qui est des choix de santé, chacun fait ce qu'il veut, prend ses responsabilités pour son propre corps en fonction de ses propres problématiques et n'a pas à en justifier, car nous avons le droit fondamental au secret médical. Et ce, malgré les pressions politiques ou sociales.
  • Mais d'une autre part attention ! Cela n'a rien à voir avec la mise sous condition de déplacement ou d'accès, ici de santé, et demain, qui sait de quoi d'autre.
Cette disposition autoritaire, imposée par décret et non par une loi parlementaires, est formellement illégitime, et anti-démocratique. Et le conseil constitutionnel qui aurait dû l'interdire n'a pas fait son travail. Ce qui personnellement m'amène à la conclusion sans appel que l'ensemble de notre système de direction du pays est corrompu.

Les démocrates et républicains qui nous ont précédé ont inventé la devise de la France : Liberté, Egalité, Fraternité.
Le 4 septembre 2021, qu'en reste-t-il ?
Liberté, sous condition.
Inégalité de traitement.
Quand à la Fraternité qu'est la Solidarité nationale, pour encore combien de temps ?

Je ne m'étendrais pas sur l'inefficacité, voir la contre-productivité de la mesure, puisque les vaccinés ARN ont le pass mais continuent à transmettre la maladie. Et en plus, comme ils se croient immunisés, ils ne respectent plus les gestes barrières : Masques Mains Mètre.

L'OMS quant à elle préconise :
  • de continuer de vacciner le plus possible,
  • de ne pas exiger des passeports sanitaire pour les déplacements internationaux
  • et continuer la méthode du TESTER ISOLER SOIGNER, contrairement à ce que fait la France.

La CNIL publie le 21 juillet 2021. Je cite :
"Lors de son audition, la présidente de la CNIL a donc rappelé la nécessité de prêter une attention particulière à l’effet de cliquet d’une telle mesure. Le législateur doit tenir compte du risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de glissement, à l’avenir, et potentiellement pour d’autres considérations, vers une société où de tels contrôles seraient la norme et non l’exception."

Quand va-t-on nous demander quelque chose de plus (de santé ou pas) avec, sous entendu, la suppression de nos droits conditionnels en cas de refus ?
Bientôt le permis à points social comme en Chine, la suspension du paiement de la retraite ou des allocations familiales si on a plus de point.

Que dit ce « pass sanitaire » de notre société ? Faut-il accepter surveillance et contrainte autoritaire ?
A moins d'une vive et claire opposition contre ce dispositif de contrainte nous entrons en dystopie.
Rallions-nous aux protestataires du samedi pour la liberté de circulation sans condition.

Liberté, Egalité, Solidarité !

sources :
Décret francais du 6 août 2021 Pass Sanitaire : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043915894

mercredi 17 juin 2020

Le monde que je souhaite...




Ok ! On arrête tout et on réfléchit ! Il faut réorganiser le monde, mais soyons humble et commençons par notre jardin.
Je vous propose un état d'esprit adapté malgré la crise sanitaire et économique, parce que la peur n'évite pas le danger : La CONFIANCE en l'avenir !

Oui, nous avons durablement endommagé la planète, qui est notre seul et unique domicile possible. Mais on est tous capable du meilleur alors privilégions ce choix.

Parmi les régimes politiques possibles déjà expérimentés :
  • Totalitarisme, monde au service du dirigeant et ses valeurs personnelles, au détriment des autres vivants dont les humains,
  • Égalitarisme, monde au service de l'égal traitement de tous les êtres humains au détriment des autres êtres vivants,
  • Productivisme, monde au service exclusif de la production de valeurs, matériels ou immatériels), sans tenir compte du vivant en général,
  • Le soi-disant Universalisme (déviance), monde au service du groupe dominant qui impose ses valeurs à l'ensemble du règne vivant. 
Ma proposition est un néologisme : le Planétarisme. Il propose respect et bienveillance pour la nature (planète, végétaux et animaux, dont l'espèce humaine mais humblement servi en dernier).
Les communs y sont les biens, territoires, et services les plus précieux.


Si à la suite d'une catastrophe je survivais, voici le monde dans lequel je veux vivre, le monde que je souhaite.

Commençons par les fondations : Les valeurs.
Responsabilité, Écologie, équité, solidarité, entraide, bienveillance, liberté partagée et décidée en commun, simplicité de l'organisation publique. 

Repères forts : 
  • Droit à une vie décente et paisible pour tous êtres vivants dont les humains.
  • Identification et Sanctuarisation (pour sauvegarde) des communs : écosystèmes naturels (faune et flore), eau potable ou non, énergies, secteur éducation, secteur santé, secteur agricole, secteur social.
  • Profiter ou détruire son environnement ou son prochain à son seul profit est un crime (pas juste un délit).

Aujourd'hui, voici ce que j'identifie comme source des problèmes et les solutions que je propose (et accepte pour moi-même !) :
  1. Le droit de propriété exclusif étant à la source de tous les conflits sans exception (jalousie, vol, appropriation des communs, objectivation des êtres vivants par esclavage, viol...) 
    • =>Solution : remplacement du droit de propriété exclusif par le droit de jouissance partagée des biens et services
    • et la liberté intangible des humains.
  2. L'irresponsabilité si confortable, justifiant de faire n'importe quoi sans se préoccuper des conséquences, sous prétexte qu'il y des gens qui se le permettent aussi (choix du modèle vicieux), puis désigner des bouc-émissaires pour les charger de toutes nos responsabilités.
    • Solution : Éducation focalisée sur la responsabilité individuelle et collective.
  3. La complexité des règles administratives, fiscales ou judiciaires provoquent des déviances de l'usage du service public, des situations inextricables, des décisions aberrantes, arbitraires ou illogiques sous prétexte d'universalité, ou d'exception.
    • Simplifions la loi, créons une justice locale simple, efficace et rapide (en plus de la nationale),
    • et supprimons les lois scélérates  et niches fiscales au service d'intérêts corporatistes ou exclusifs.
  4. Nous avons durablement pollué la planète.
    • Avant de chercher des solutions de nettoyage, éradiquons les sources de pollutions (usage d'huile et gaz fossiles, transports par bateaux ou avions cargos, élevage intensif, surproduction de produits inutiles)
    • Solution : transformer nos déchets en ressources,
    • encourager l'innovation locale et lowtech (sans abonnement de maintenance ni consommation d'électricité comme le réveil à ressort versus à pile ou radio-réveil électrique)
    • privilégier la permaculture pour  la gestion des groupes humains, l'élevage et l'agriculture
    • choisir la relocalisation de la nourriture, et le développement des communs comestibles, gratuits.
    • Ensuite investissons la question du nettoyage.

Il en découlera naturellement une nouvelle éthique plus respectueuse de la nature dont l'humain.

Pour cela il faut une organisation simple, par cercle de responsabilité ou par rôle, sans lien hiérarchique (Modèle Halocratie).
  • Le cercle de vie courante est la famille élargie, le groupe de voisins ou la communauté, puis la commune. Le département n'a pas de réalité tangible, la région confère une identité commune qui peut être intéressante, la nation aussi si elle correspond à une identité (il en faudrait 2 en Belgique), le continent n'a de sens que géographique pas organisationnel, et il faut une assemblée mondiale représentative de toutes les nations sans exception.
  • Chaque niveau nécessite un conseil des "sages" des 3 âges (1 enfant entre 7 à 18 ans, 1 adulte, 1 ancien), garant de l'Éthique, avec veto sur toutes les décisions de son cercle.

Il nous faut inventer Les Droits Universels pour remplacer les droits de "l'H(h)omme" aujourd'hui au service du riche mâle, plutôt blanc. 
  • Les Droits fondamentaux de la planète 
  • Les Droits fondamentaux des animaux
  • Les Droits fondamentaux des végétaux 
  • Les Droits et devoirs fondamentaux des humains fragiles et des humains forts


Je vous propose un jeu ! Imitez-moi !
J'ai imaginé le monde que je veux. Il m'est venu des sortes de lois universelles, façon de commandements.

1. Humain, ton premier devoir est l'entraide avec ton environnement végétal, animal et humain.
2. Tu es responsable de tes actes et de leurs conséquences. Le principe de responsabilité sera enseigné aux enfants de 0 à 12 ans et sera réputé acquis à 12 ans.
3. Tu honoreras la planète qui te porte et te nourrit, comme tu aimerais qu'elle t'honore et tu sauvegarderas et entretiendras l'environnement dont tu dépends.
4. Tu participeras à l'entretien des communs.
5. Tu protégeras et respecteras tes cadets pour leur créativité et tes aînés pour leur expérience.
6. Tous les genres humains (deux-esprits, hermaphrodites, femmes et hommes) sont égaux en droits et devoirs, et les liens matrimoniaux ou amoureux sont choisis librement.
7. Tous les humains ont droit à la sécurité d'une vie décente permettant de le sécuriser en paix, nourriture, eau et énergie.
8. La consommation de viande est proscrite et la consommation des produits issus d'animaux est autorisée à la seule condition de traitement bienveillant des animaux, tous êtres pensant et potentiellement souffrant.
9. Tu ne voleras rien ni ne t'approprieras les communs, ressources de survie, eau ni énergie.
10. Tu ne tueras aucun animal ni humain sauf s'il indique souffrir sans plus aucun répit possible avant son décès et demande de l'aide pour mourir.
11. Tu ne feras des enfants que si ton groupe peut les nourrir et les éduquer décemment.
12. Tes croyances spirituelles sont du domaine de l'intime. Tu es libre de croire ou non dans un être suprême. Le prosélytisme religieux ou antireligieux est interdit. Les espaces de prières partagés font partie des communs.
13. Sauf les moustiques. On peut tuer les moustiques sans crainte du jugement dernier, c'est ok. 😁


L'humanité existe avant tout par le récit. Actuellement, le récit partagé mondialement qui fait rêver les gens est celui de L'ultralibéralisme. Mais la déviance, c'est qu'à présent ce système est au service d'une élite ultra-riche au détriment du reste du monde, et qu'il est sur le point d'aller jusqu'à sa destruction totale. C'est le premier récit commun mondial, qui a commencé à se rependre depuis l'industrialisation, au XIXe. Il est en accélération depuis 50 ans : "la croissance infinie à tout prix et jusqu'à en mourir".
Il nous faut un nouveau récit mondial commun et soutenable.
Il en existe déjà plusieurs, qui convergent : ce sont ceux des peuples dits "premiers".
Ils racontent tous plus ou moins la même chose :
"Glorifions la terre qui accepte de nous porter et nous nourrir, car nous sommes entièrement dépendant d'elle.
Nous ne sommes qu'une espèce parmi les autres.
Ne prélevons que ce dont nous avons besoin, et rendons lui ses bienfaits 10 fois en prenant soin d'elle." 
Comme vous l'avez compris, je préconise de remplacer la préoccupation de l'envie par celle du besoin.

Comment passer de l'un à l'autre ? 
Le dégoût pour le système actuel est déjà là. Il faut à présent créer du désir pour le système nouveau.

+++ Il faut raconter et faire adhérer à un mythe fondateur vertueux et désirable. +++


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Voici 20 mesures possibles (à intégrer à ma profession de foi pour les prochaines municipales, pourquoi pas…) :
  • En premier lieu, les femmes, deux-esprits (transgenres) et hermaphrodites sont encouragés à prendre des responsabilités visibles.
  • Mise en œuvre de Minimum Social Individuel Pour Une Vie Décente, par exemple 1000e par personne et par mois pour TOUS (enfants aussi) et Participation sans exception aux impôts à hauteur de 40% de ses revenus au delà de 1000e par mois pour les personnes ou 10000e de bénéfice par an pour les entreprises.
  • Définition des communs et fléchage de budgets issus des impôts vers leur entretien.
  • Création d'instances de contrôle éthique sur tous les périmètres : communal, régional, national et mondial, chargés du respect les lois universelles et établissement de règlement local (prenant en compte les biais). Recours de plainte auprès des justices adaptées.
  • Valorisation des professionnels de sauvegarde (agriculture, enseignement, médecine préventive, soins des enfants, handicapés et anciens).
  • Fusion des crèches et Epad et intégration aux communs.
  • Nationalisation des sources d'énergie.
  • Pesticides interdits. Réforme de l'agriculture en permaculture.
  • L'éducation des enfants partagée de façon égale par tous les genres sociaux présents dans le groupe (Equipe paritaire). Mise à part l'acquisition des connaissances essentielles (à redéfinir : autonomie, lire et compter, biologie, physique, histoire des civilisations, permaculture...), l'éducation a pour but d'accompagner l'enfant à découvrir et entretenir la meilleure part de lui-même.
  • Relocalisation départementale de l'agriculture de sauvegarde et produits de santé.
  • Végétalisation comestible des villes et chemins.
  • Création d'instance communale de décisions, de contrôle locale et de transmission pour généralisation des décisions vers le régional puis national puis mondial (modèle système suisse)
  • Mise en partage des espaces religieux pour tous des groupes spirituels nécessitant des prières ou réunions partagées en communion.
  • L'autodétermination locale prime sur l'autodétermination régionale puis nationale puis mondiale.
  • La loi reste stable. Elle est déterminée d'abord par ce qui est autorisé et puis ce qui est interdit. Ce qui n'est pas interdit est réputé autorisé.
  • Il n'y aura pas de changement des lois suite à l'usage biaisé d'irresponsables. Les usages déviant donneront lieu à  des alertes consignées. L'utilisation de ses biais seront sanctionnés par de TIG. (Objectif : éviter de punir tout le groupe des erreurs de jugement de quelques-uns). Les abus des irresponsables seront l'objet d'éducation avant 12 ans et de punitions (TIG) après 12 ans.
  • Les irresponsables seront puni par les travaux d'intérêt généraux ou d'entretien des communs, comme participer à éduquer les enfants aux valeurs de responsabilités.
  • Le corporatisme et le lobbyisme sont interdits. Aucun privilège de groupe, entreprise ou métier ne sera accordé par la loi. Les syndicats seront chargés d'organiser les métiers ou entreprises, avec bienveillance pour l'ensemble du système.
  • L'assujettissement au profit d'un être vivant, d'un groupe ou d'une doctrine est interdit.
  • Le racisme est interdit, mais comme il existe, il faut des outils de mesure, pour le punir justement.

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Sources d'inspiration :
La belle verte, Coline Serreau : https://vimeo.com/359975390
L'arbre des possibles (issu du livre de Bernard Werber) : http://www.arbredespossibles.com/
Les Colibris
La Maison d'Isis à Montauban

dimanche 19 janvier 2020

Citroën je te quitte !

Après 30 ans de fidélité, je te quitte. 
Tu m'agaces tellement. Malgré tout tes bons côtés, ce n'est plus assez.
Tu ne fais aucun effort de prospective technique.
Où sont les portes coulissantes mécaniques  des citadines ?
Ou est la toiture solaire ?
Ou est la motorisation hybride ?
Ou est la microcitadine ultra légère et ultra économique ? Tu as même fait disparaitre C1 et C2 de ta gamme !
Non. Tu continues à promouvoir le tank-SUV ultralourd et de ce fait gouffre à essence. Tu proposes enfin un hybride en 2020 mais sur... un tank-SUV C5 !
Je te quitte. Non content de ne pas te préparer à l'avenir, tu n'es même pas capable de sentir les besoins des cliens presents.
Cette semaine je me mets en ménage avec Mister Yarisse San ! Le charme, la simplicité, l'efficacité et l'esprit d'anticipation. C'est mon nouveau prince charmant !
Citroën je te quitte sans regret.
#Citroenjetequitte

dimanche 14 juillet 2019

Le trou dans la poche


Oui je sais, c'est pénible, mais il n'existe pas de télécommande à changer les autres !

Nous disposons de 2 moyens pour agir sur le monde, complémentaires selon moi :
  • participer à  la vie de la cité : politique, syndicalisme, activisme ou militantisme associatif...
  • et travailler sur nous-même pour améliorer l'humanité en nous, et, de ce fait, influencer notre entourage, par imprégnation.
C'est de ce dernier moyen dont je veux vous parler aujourd'hui.

Qui, à part toi, sait ce qu'il se passe dans ton for intérieur ? 

D'ailleurs, c'est quoi ce « for intérieur » ? Le dictionnaire dit que le F-O-R intérieur est le jugement de la conscience, intérieurement, en dedans de soi. 
Mais on sait bien, grâce à quelques rudiments simples de psychologie, qu'il n'y a pas que le conscient à cet endroit...
De mon point de vue, c'est plutôt comme un édifice, un F-O-R-T intérieur. Mais qu'est-ce que c'est que cet édifice ? 
Un château de 300 pièces, avec des murailles de pierre crénelées et infranchissables ? Une incroyable cabane suspendue dans les arbres ? Une petite maison dans la prairie ? Une maison de hobbit cachée dans la forêt ?


Comment vous l'imaginez-vous ?

Nous l'avons depuis toujours,  il est là, à l'intérieur de nous, c'est là que joue notre petite musique intérieure.
C'est dans ce lieu qu'on range nos connaissances, c'est ici qu'on se parle à nous-même, en construisant nos pensées comme un discours parlé. Ou bien on y voit défiler des images, des concepts ou des symboles. C'est le lieu du mental.
Parfois il y tourne sans contrôle, en boucle, des idées obsédantes et destructrices. C'est le lieu de l'expression de nos angoisses et nos craintes mais aussi de nos joies et de notre enthousiasme. C'est le lieu de l'expression de l'émotion.
C'est aussi le lieu de la rêverie. Il s'y trouve beaucoup plus de moyens qu'à Hollywood pour s'y faire des films. C'est le lieu de la créativité et de l'inventivité.
Ce lieu est personnel,  et nous y sommes seuls face à nous-même.
Néanmoins, rien n'interdit d'y inviter nos souvenirs, nos morts chéris, nos modèles, ou quelques amis imaginaires. Cela dit, pour les recevoir, il me semble préférable de sanctuariser le for intérieur et prévoir un autre endroit, identifié à cet effet, proche mais à l'extérieur. Pourquoi pas une grange, un pavillon de chasse, ou une terrasse avec pergola?… Appelons ça le FOR extérieur !
Les dangers qui nous attendent dans notre for intérieur ont à voir avec l'emballement mental. Ca peut être l'expression oppressante de nos débordement d'émotions, comme les peurs, les peines, les arrière-pensées négatives ou malveillantes, les obsessions, ou encore la charge mentale de gestion familiale ou professionnelle, auto-harcèlement qui consiste à nous rappeler en permanence que nos efforts ne sont jamais à la hauteur de ce que nous devrions faire.

Prendre conscience de ces déviances ou auto-maltraitances mentales est un exercice difficile. Il exige de réussir à s'extirper de ses propres pensées continuelles pour s'observer réfléchir, depuis une sorte d'observatoire à for intérieur…
Autre difficulté, très répandue et préoccupante : tout peut être prétexte à nous faire perdre notre enthousiasme et nous pousser à la dépression. Par exemple, des épreuves de vie difficiles, le deuil ou le manque de moyens. Même les journaux et les fictions se focalisent sur les informations négatives. Ils ne nous fournissent que de mauvaises nouvelles ou des histoires horribles : le pire de l'humanité étant sûrement plus spectaculaire et vendeur. C'est le jeu vicieux de notre société mercantile.
Mais quand il y a un problème, un vrai problème, nous sommes seuls à le voir.
Qui, à part toi, pourrait-il bien savoir que tu as un trou dans la poche ? Personne !
Et en plus, nous n'avons que notre jugement subjectif pour en juger. C'est donc très délicat !
Bien sûr, notre comportement peut alerter notre entourage sur notre disharmonie intérieure. Mais ce constat reste, même pour lui, un jugement subjectif. Les erreurs sont légions. Une capacité à réfléchir différemment peut être prise pour une déviance mentale, alors qu'il peut s'agir d'un atout génial ! Évidemment, nous pouvons nous faire aider par un médecin spécialiste, mais lui aussi n'a que son jugement subjectif à sa disposition pour évaluer cet état.

Ce qui se passe dans notre for intérieur est du domaine de l'intime. Pas l'intimité, qui se partage, mais bien de l'intime, profondément et définitivement personnel.
De ce fait, c'est bien de notre responsabilité de traiter nos problèmes :

=> Je suis seule, face à moi-même, pour prendre la décision d'aller mieux.

Et il est alors temps de passer à l'action !
D'abord, en particulier pour les phases de grande adversité et les moments difficiles, il faut se construire un refuge mental.

Bernard Werber s'est choisi un bureau (pas étonnant pour un écrivain !) dans une maisonnette au fin fond de la campagne. Il nous y emmène dans « le livre du voyage ». C'est une technique utilisée avec succès par certains prisonniers sans perspectives de libération, comme des journalistes pris en otage. Elle est aussi utilisée par des thérapeutes comme les sophrologues ou les hypnothérapeutes, pour aider leurs patients.

Ensuite, il me semble essentiel de faire disparaitre ou au moins atténuer les craintes, les idées noires et les obsessions qui nous tirent vers le bas.
En premier lieu, il faut réussir à s'extraire des influences désagréables, voire toxiques, du quotidien. Un entourage perpétuellement critique, ou l'écoute permanente des informations catastrophistes (comme le proposent les média d'informations continues), vous maintient dans le cercle vicieux des pensées négatives. Assainir son quotidien est nécessaire. Mais il vous oblige à changer radicalement vos habitudes et parfois même votre entourage.
Certes, c'est un gros effort, mais si bénéfique ! Comme par exemple, quitter un compagnon tyrannique et ne plus écouter que France Musique !!!!

Une fois le quotidien assaini, l'exercice le plus simple pour s'extraire des obsessions négatives est celui de l'identification essentielle :
=> Suis-je en train de cultiver des bonnes ondes en moi-même ?
Le fait de se poser la question provoque la prise de conscience et le travail est presque fini !
Ensuite il faut évaluer l'intérêt de nos préoccupations à long terme.
=> Dans un an, ce qui me préoccupe en permanence aujourd'hui aura-t-il toujours autant d'urgence et d'importance ?
Se projeter dans un an permet de relativiser. Cela s'appelle la décentration.

Par ailleurs, il y a un piège à démonter : les bénéfices cachés à aller mal ! Et oui ! Une mère dont l'enfant vient de quitter le nid aura tôt fait de se plaindre en permanence avec l'espoir qu'il réponde à l'appel ! Certains ne savent pas exister au monde autrement que par la plainte ou la critique, même à l'intérieur d'eux. Mais on n'attire pas les mouches, ni les amis, avec du vinaigre ! Et la seule solution pour résoudre ça, c'est choisir délibérément la positivité. Mais attention, une fois la décision prise, c'est un travail d'endurance, sur le temps long.
Ensuite, pour juguler les peurs difficilement contrôlables, plutôt que focaliser toute son attention dessus, ce qui provoque immanquablement leur concrétisation, il faut concentrer son mental sur ce qui est bon pour nous.
C'est l'exercice le plus difficile. La plupart des gens savent vaguement ce qu'ils ne veulent pas, mais très rarement ce qu'ils veulent vraiment.

Pour ça, j'utilise un tableau à 4 colonnes.
  • La première colonne est pour la liste des choses pénibles à changer, en premier lieu dans mon esprit.
  • La deuxième pour lister les actions qui permettent ce changement.
  • La troisième est pour la liste des bonnes choses que je veux vivre intérieurement.
  • Et la quatrième est la liste des actions pour réussir à vivre ces bonnes choses.
Il ne me reste plus qu'à réaliser les actions que j'ai choisies, pour opérer ces changements : Facile à dire, hein ?…

Marc-Aurèle priait Dieu ainsi :
  • « Mon Dieu, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer,
  • le courage de changer les choses que je peux,
  • et la sagesse de connaitre la différence. »

Dis donc ! Corriger mes pensées est une chose que j'ai le pouvoir de changer ! Allez hop ! Un peu de courage !…

Pour me défaire de mes idées noires, mon truc, c'est une sorte d'incinérateur mental, pour recycler toutes les mauvaises ondes que je pourrais générer ou recevoir et cultiver.
J'ouvre la porte, je jette mentalement au feu tous les trucs moches qui trainent dans mon for intérieur et je referme. Et je charge l'Univers du recyclage…
J'éteins télévision et radio et j'écoute de la musique dansante tout le temps et fais une cure de films comiques.

Une autre technique, très connue, est l'autosuggestion. Elle consiste à s'adresser à soi-même des messages positifs de réussite. C'est très facile et efficace. Quoique la méthode de M. Couet soit spécialement dévalorisée en France, elle est très utilisée dans le reste du monde, en particulier par les anglo-saxons. Choisir cette disposition d'esprit permet de concentrer son énergie pour concrétiser les actions positives dans sa vie. C'est cette méthode qu'utilisent les sportifs de haut niveau pour les mener à la victoire.  Vous avez déjà entendu « Il a un mental fort ! », et bien c'est parce qu'il utilise l'autosuggestion ! J'estime que cela devrait être enseigné à l'école, dès le plus jeune âge.

Il y a aussi la méthode de la visualisation de choses ou situations positives :
  • construire une maison idéale, son fort F-O-R-T intérieur par exemple…
  • cuisiner mentalement avec sa famille,
  • imaginer partager des moments de joie, pourquoi pas boire l'apéritif avec ses amis sur la terrasse de son bateau,
  • Ou encore jardiner mentalement… Et le vôtre, il est comment votre jardin intérieur ? C'est la jungle ou un jardin à la Française ?
Et si nous y semions des graines de bonne humeur et de joie !…

Aménager mon FORT F-O-R-T intérieur, améliore mon FOR F-O-R intérieur.
Il me permet d'être plus sûre de moi, plus solide. Réaménager mon édifice interne pour y vivre heureuse en ma propre compagnie, en y cultivant la joie et le plaisir de me fréquenter moi-même.

S'observer réfléchir soi-même donne des habitudes d'observation applicables aux autres. Cela fournit la capacité de prendre de la distance, sans s'impliquer.
Ce travail nous transforme, il fait de nous un humain en recherche d'harmonie intérieure.
La conséquence de ces travaux intérieurs est visible à l'extérieur, ces mutations se voient, notre comportement change. Nous sommes plus apaisés, plus tolérants, plus aptes à l'écoute, capables d'observation des autres, de compréhension des phénomènes d'interactions humaines, et ce, avec moins de débordements émotionnels.
Notre entourage doit alors s'adapter à celle ou celui que nous sommes à présent.
En changeant, nous avons modifié l'humanité en nous, mais de ce fait, nous participons à modifier l'humanité en eux.

Un texte du Talmud dit :
« Fais attention à tes pensées, elles deviendront des mots.
Fais attention à tes mots, ils deviendront des actions.
Fais attention à tes actions, elles deviendront des habitudes.
Fais attention à tes habitudes, elles deviendront ta destinée. »

Qu'il soit bénéfique ou pas, c'est toujours par l'intérieur que survient le changement.
Faire attention à ce que l'on dit ou fait est évidemment important, mais comme c'est par là que tout commence :
Soyons encore plus vigilants à ce que nous pensons.




  

lundi 8 juillet 2019

Méditation bleue

Je suis entre deux bleus. Mes oreilles bourdonnent du son flou du système de nettoyage de la piscine. Le ciel bleu du soir fonce doucement. Deux traits s'étirent vers le petit sourire de la lune naissante.
Les passereaux profitent de la chaleur pour planer au dessus de la résidence qui exhale sa chaleur et battent des ailes au dessus de la piscine dont l'air est plus frais et moins portant.
Mon corps si dense a disparu à ma conscience grace a la poussée d'Archimède. Je ne suis plus que touché délicat de l'eau partout sur ma peau, ronronnement sourd au travers de l'eau et vue du ciel. 
Rien n'est ni vraiment net ni vraiment flou et ca n'a aucune importance.
Je vois le reflet des veines de ma cornet dans mon cristallin, je vois les volutes blanches de l'air sur ce fond de ciel absolument bleu pale.
Voici les seules circonstances exactes me permettant de voir ça. 
Rien d'autre au monde n'a d'important. 
Tout a disparu. 
Méditation bleue.

mercredi 10 avril 2019

Comprendre la collapsologie

La collapsologie est l'étude du collapse, mot anglais pour l'effondrement.
Les premiers ouvrages parlant de collapse datent des années 70. Ce concept, nommé à l'époque le « catastrophisme » ne supposait pas de lendemain, ou rarement. Il a été employé par les futurologues que sont les écrivains d'anticipation, comme dans Ravage et La Nuit des Temps de René Barjavel ou encore Les derniers hommes de Pierre Bordage, pour n'en citer que 3.

En 1972, le Club de Rome publiait le rapport Meadows, qui alertait sur les dangers de la croissance économique et démographique et, en utilisant les 1e ordinateurs pour faire les premières études prospectives, prévoyait un effondrement de la civilisation industrielle d'ici 2030. Mais à l'époque c'était considéré comme un signal faible... et puis 60 ans c'est loin... Aujourd'hui, vérification faite avec les chiffres réels, l'étude se confirme. Et il ne s'agit pas ici de croyance ou d'opinion, il s'agit de croisement de données scientifiques avérées.


Ce mot est un néologisme inventé par Pablo Servigne & Raphaël Stevens comme une plaisanterie. Ils rassemblaient des sources scientifiques pour leurs travaux de recherche sur toutes les conséquences néfastes et irréversibles engendrées par notre civilisation. Mais sa résonance est si juste que le mot fut repris par tous les chercheurs et journalistes à la suite de leur première publication, Comment tout peut s'effondrer, publiée en 2015.
Elle n'est pas simple la vie d'un collapsologue ! Tels Cassandre, ils annoncent la catastrophe et personne ne les croit. Plusieurs personnalités sont connues pour s'être exprimés sur ce sujet, comme Jared Diamond, Yves Cochet, Pablo Sevigne et Raphaël Stevens, Cyril Dion, Clément Montfort, et récemment Delphine Batho  pour les plus médiatisés.

En 2005, l'ouvrage Effondrement de Jared Diamond, soutient que pour certains groupes humains, telles que celui de l'île de Pâques, des Mayas ou des Vikings du Groenland, la cause commune de toutes ces disparitions est liée en premier lieu à leur impact sur l'environnement.
Selon le site http://www.collapsologie.fr/, il est indiqué  que c'est l'exercice transdisciplinaire d'étude de l'effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s'appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l'intuition et sur des travaux scientifiques reconnus. Son objectif est de nous éclairer sur ce qui nous arrive, pour pouvoir discuter sereinement des politiques à mettre en place.
Elle utilise un grand nombre de disciplines : l'écologie, l'éthologie, l'économie, l'anthropologie, la sociologie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l'agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, l'archéologie, l'histoire, la futurologie, la santé, le droit et l'art. C'est une approche systémique, holistique de la planète, vu comme un système complet et indivisible.
Servigne et Stevens disent, dans leur livre Comment tout peut s'effondrer : "Dans nos sociétés, très peu de gens savent aujourd'hui survivre sans supermarché, sans carte de crédit et sans station-service. Lorsqu'une société devient "hors-sol", c'est-à-dire lorsqu'une majorité de ses habitants n'a plus de contact direct avec le système-Terre (la terre, l'eau, le bois, les plantes, etc.), la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure, de plus en plus puissante mais vulnérable, s'écroule, c'est la survie de l'ensemble de la population qui pourrait ne plus être assurée."
Il faut commencer par intégrer que nous sommes biologiquement programmés pour chercher à avoir toujours plus. Le bug humain, livre de Sébastien Bohler, l'explique très bien. Réussir à se limiter à notre besoin strict est une lutte contre nous-mêmes.
La notion d'effondrement des civilisations n'est pas nouvelle. De multiples exemples, vérifiés ou non par l'archéologie, nous montrent qu'une civilisation est fragile et peut totalement disparaître. Il y a l'autodestruction écologique, les guerres, l'assimilation, et toutes sortes de cataclysmes, qui ne nous laissent parfois que quelques traces légendaires, comme  pour Mû ou l'Atlantide, qui ont probablement existés sous une forme ou une autre...
Pour examiner l'effondrement d'une société, Diamond identifie 5 facteurs. S'ils se combinent, alors la civilisation augmente sa probabilité d'effondrement :
  •     Il y a la perte de partenariats commerciaux,
  •     Il y a la guerre de prédation, avec des voisins hostiles,
  •     Il y a les catastrophes écologiques, dégradations environnementales et changements climatiques,
  •     Il y a l'exploitation maximale des ressources, dont la surexploitation des humains et des non-humains, suivie de confiscation des richesses et inégalités sociales extrêmes,
  •     Et enfin, il y a le refus d'adaptation social des gouvernants, qui prennent de mauvaises décisions, et font des erreurs de choix politiques.
Voici quelques exemples de sociétés que décrit Diamond :
  •     L'île de Pâques est une société qui s'est effondrée pour la seule raison de dégradation environnementale,
  •     Les Mayas, pour cause de dégradation environnementale, changement climatique et voisins hostiles,
  •     Et la société des Vikings du Groenland, exemplaire, s'est effondrée par la conjugaison des cinq facteurs.

Le scénario le plus favorable est que l'une des ruptures présente entraine maintenant la prise de conscience des gens et des gouvernants au niveau mondial. On choisit immédiatement la mise en place d'un système d'entraide généralisé, et l'arrêt de toutes les sources de pollution. L'effort est mis sur la reforestation et la capture du CO2. On change radicalement les récits communs constituant notre civilisation en identifiant clairement notre écosystème comme planche de survie. Malgré cela, il risque quand même que seul un petit nombre d'individus humains et non-humains survive.

Le scénario le pire est la rupture brutale, de type attaque croisée nucléaire, entrainant de l'hyper violence, comme dans Mad Max, une guerre mondiale, une extinction des humains et de la majeure partie du vivant. C'est le début d'une nouvelle ère, sans humain et sans les non-humains connus aujourd'hui. Dans cette hypothèse, le futur super-prédateur sera un descendant du rat ou de la fourmi, animaux sociaux à la reproduction rapide, comme le fut l'ancêtre commun de tous les mammifères, qui prit la suite des dinosaures.

Le scénario le plus probable est l'effondrement des populations des pollinisateurs, qui entrainera la disparition des fleurs donc des fruits et légumes abondants. Suivra ensuite l'effondrement des cités humaines et des animaux d'élevage, faute de nourriture. La mise en place d'un système d'entraide généralisé sera une réaction face à la catastrophe. Il y aura survie de quelques animaux sociaux dont de rares humains, sachant vivre dans la nature sans fruits ni légumes. Et puis nous deviendrons des humains-abeilles en apprenant à polliniser manuellement…

Du point de vue psychologique, une fois que la peur panique nous a enfin saisie, respirons un grand coup et, comme dans le film L'An 01, asseyons-nous pour réfléchir. Peut-on faire mieux que des réserves pour 3 ans et s'armer pour les protéger ou piller les réserves du voisin ?
Prendre conscience de l'imminence de ces évènements a des conséquences psychologiques. Il faut en parler ensemble parce que c'est souffrant. Comme dans le processus de deuil il y a le déni, la colère, la négociation, la tristesse et enfin l'acceptation.
Selon Pablo Servigne, il y a plusieurs types de profils et de réactions, pessimisme et optimisme. On peut passer par toutes ces phases :
  •     Il y a les survivalistes, terrorisés et individualistes, ils font des réserves, s'arment, se calfeutrent,
  •     Les aquoibonistes, désespérés, ils baissent les bras, "puisqu'on ne peut rien faire, allons finir notre vie au bistrot en attendant la mort",
  •     Les çavapétistes, en colère, ils se disent "préparons-nous, tout va péter, pourvu que va pète !",
  •     Les collapsologues, qui choisissent de décortiquer le phénomène pour le comprendre, le digérer et proposer des solutions,
  •     Et enfin les transitionneurs, conscients mais joyeux, forts d'espérance et de désir d'agir en coopération, ils proposent d'inventer le monde qui vient.
Il nous faut faire le deuil de cette société si immature. Comme suggéré dans le dernier livre de Servigne et Stevens, une autre fin du monde est possible, on doit se faire une "Collapsosophie", sagesse du collapse, qui permet d'imaginer un nouvel idéal. Nous devons changer d'imaginaire de société, changer nos modèles. Les anciens idéaux, qu'ils soient "égalitaires" ou "individualistes", sont basés sur la croyance que la nature est mauvaise et que son éradication est bonne pour nous. Il nous faut se choisir de nouveaux mythes, pour créer la civilisation de demain intégrée dans son écosystème. En période d'opulence, on croit que l'individualisme est possible. Et pourtant un grand nombre d'études constatent qu'en cas de catastrophe, c'est le système de coopération qui émerge en premier, qu'on parle des humains, des autres animaux ou des végétaux. Contrairement aux idées reçues issues de l'ancien monde, la première loi de la jungle est donc plus surement l'entraide que la compétition.
Puis il nous faut passer à la "Collapsopractis", à l'action, en choisissant celles qui semblent les plus adaptées, et ça, ça rend content ! Je reprends mon pouvoir par l'action joviale et collective ! Ca stimule les neurones du plaisir et de la joie !

Les critiques de la collapsologie sont nombreuses et rarement de bonne foi, souvent des arguments de déni. On accuse les collapsologues d'abuser de la psychologie de la peur, comme ressort émotionnel, utilisé pour obtenir l'attention. Il y aurait plein de mesures possibles pour pérenniser notre société que les collapsologues ne prennent pas en compte, comme la technologie qui permettrait de capter le CO2, et l'apprentissage des erreurs passées à la suite des précédentes crises. Les survivalistes pensent qu'ils évincent la question la  violence en phase d'effondrement, et la probable grande résistance des extrêmes-riches et des gouvernants. Ils les nomment « bisounours ». En plus, il pourrait très bien n'y avoir que de petits effondrements à plusieurs endroits,  mais pas forcément un grand effondrement global. De leur point de vue, au moins nous nous serons préparés à l'autonomie et la coopération en cas de catastrophe, et ça peut servir, car nous savons que plusieurs pays sont actuellement effondrés, comme la Syrie. Bref, on minimise…

Il existe aujourd'hui un mouvement profond de retour à la nature et de transformation de l'humanité. Il n'a pas encore de nom, Delphine Batho dans son manifeste parle "d'écologie intégrale". Les gens identifient l'absurdité du sens de leur vie, changent de vie, quittent la ville, choisissent l'habitat nomade, retournent à la terre, se forment à la permaculture humaine et agricole. En Europe, les enfants font la grève de l'école le vendredi. Des mouvements sociaux comme Nuit Debout ou les Gilets Jaunes informent que la population devient mature et incrédule aux mensonges orchestrés par ses dirigeants. La croyance dans la "convention argent" vacille. On réclame un partage plus équitable des richesses. On réinvente les monnaies locales. On imagine le moyen de vivre sans argent ou le moins possible, puisque les dirigeants du monde nous en privent. Le récit que propose ce mouvement est celui de la fin de ce monde et l'émergence d'un nouveau, socialement et écologiquement plus juste.
Dans ce sillage, il vient de se créer, il y a 6 mois en Grande Bretagne et le 24 mars 2019 en France, un mouvement écologiste radical non-violent : "Extinction Rebellion". Il encourage à combattre l'industrialisation du monde qui nous détruit, à agir dans le sens de la nature, en commençant par le moyen de la désobéissance civile.

En éthologie, on constate, sans exception, qu'à la suite d'une rupture de l'écosystème, les animaux sociaux qui ont choisi le système compétitif disparaissent. Les résilients ont tous choisi le système collaboratif.
Alors : Organisons-nous, parce que ce qui nous attend, ce sont des incertitudes, de l'instabilité, des paradoxes, et du changement rapide.

Surement l'avez-vous compris, mon point de vue c'est que l'effondrement de notre civilisation est déjà en cours. Presque tous les facteurs sont déjà là. Il ne manque plus que la guerre planétaire.

La nature repart souvent nos bêtises. Elle est résiliente. Faisons le nécessaire pour qu'elle le soit avec nous, plutôt que sans.

Les pistes les plus favorables à notre survie en tant qu'espèce supposent qu'il faudra de la maturité, de l'intelligence collective, des bras et des arbres.



Sources
Livres
Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, 2005, Jared Diamond
Comment tout peut s'effondrer, Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes, 2015, Pablo Servigne & Raphaël Stevens.
Une autre fin du monde est possible, 2019, Pablo Servigne & Raphaël Stevens.
Le bug humain, Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher, 2019, Sébastien Bohler.
L'entraide, l'autre loi de la jungle, 2017, Pablo Servigne & Gauthier Chapelle.
Sapiens, une brève histoire de l'humanité, 2015, Yuval Noah Harari.
Films
L'An 01, 1973, de Jacques Doillon et Alain Resnais
Mad Max, 1979, George Miller
Terminator, 1985, James Cameron
La belle Verte, 1996, Colline Serreau
Demain, 2015 de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Après-demain, 2018, de Cyril Dion et Laure Noualhat
Écologie intégrale. Le manifeste, 2019, de Delphine Batho.